Rosenwiller, one of the oldest and widest French Jewish cemetery, Alsace, France. Image : © PFRunner
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City of Tours, France : I Can’t Remember A Place Where The Gaze Can « Pierce » Right Through The City… Image : © PFRunner
Je n’ai pas souvenir d’autre ville où le regard traverse de part en part la cité, traversant même la Loire, escaladant la colline sur l’autre rive, et débouchant sur le ciel. C’est encore plus abouti que du Le Nôtre.
Tours, 2014.
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City of the Dead, Cairo, Egypt. © PFRunner 2005
La Cité des Morts, un des cimetières du Caire [Égypte]. L’habitat y est toléré depuis 1967, crise du logement oblige. Le centre du Caire est dans mon dos. Au fond, des quartiers d’habitation récents, puis à l’horizon le « mur » du désert. Juste devant moi, un quartier « d’entre-deux », sorte de ville basse où se mélangent morts et vivants. De larges avenues qui n’accueillent pas grand monde. Un rassemblement là-bas sous un arbre. Alors que partout le Caire grandit vers le désert et monte vers le ciel, la Cité des Morts ne dépasse pas le rez-de-chaussée. Seules quelques mosquées percent ici et là l’horizontale des toits.
Des visiteurs me disent :
Michèle : – Je suis allée en Égypte et la Cité de Morts m’a fascinée. J’ai pris quelques photos du car mais… Les vôtres m’ont ramenées là-bas ! Merci.
Ruth : – La vision du cimetière est la plus triste que je n’ai jamais eue de mon voyage. C’était après une longue période de sécheresse. Voir grouiller les enfants derrière les vitres de mon car climatisé m’a laissé un goût amer…
Whynot : – L’endroit ou sont amenés les touristes est il le lieu dont j’ai si souvent entendu parlé, dans lequel il ne faut pas s’aventurer ?
Je leur réponds : – Je suis d’abord entré au cimetière du Caire par un livre dont je retrouve le nom : Les couleurs de l’infamie. Un livre du grand Cossery. J’avais donc noté dans mon carnet : ne pas rater la Cité des morts. Une fois là-bas, j’ai longuement regardé le plan. Et je suis parti dans sa direction. Sans autre ambition que de pouvoir témoigner des difficultés de logement dans la plus grande ville d’Afrique ou presque. Évidemment, en tant qu’architecte, j’ai regardé aussi comment on pouvait « détourner » une ville des morts en une ville de vivants… Et les images qui me sont apparues sont restées profondément gravées en moi.
N’y partez pas pour rien. Sans une belle intention… Y aller ou pas : vous ne vous poserez plus de questions…
Corsican beach near Ajaccio, France. © PFRunner 2003
Ajaccio. Capo di Fenu. Paillotte sur la plage en hiver. Noël 2003.
Du vent glacial, les sommets enneigés par-dessus les toits de palme… j’ai très froid. Et pourtant, j’entends les bruits d’assiette et d’enfants de la journée, le tintement des bouteilles de rhum du soir. Une paillote corse, tous les journaux nous l’ont servi, c’est un truc qui fait peur. Et là, c’est Noël, j’ai si froid… Devant moi, un cabanon inoffensif, un décor abandonné. Je ris dans la bise.
Last gardener among suburbanites, last fields before Paris. Image : © PFRunner
2003 : Aux confins de Pierrefitte et de Saint-Denis (93), à quelques mètres du terminus du métro, quelques pans de mur effondrés vous cadrent un champ de terre grasse. C’est la « zone » des Tartres, première terre agricole à une demi-heure à pied du « Périphe », dernière réminiscence maraîchère, paysage en sursis de citernes à eau sur fond de grand ensemble (en arrière plan : le Clos Saint-Lazare) . Là se construisent bientôt les futures Archives Nationales décentralisées, concours gagné récemment par Massimiliano Fuksas, architecte italien (inaugurées en 2012).